Histoire de Mazargues



Ce petit historique a comme source principale l'ouvrage d'Alfred Saurel, La Banlieue de Marseille (1878) réimprimé par les éditions Jeanne Lafitte en 1995.

Il a été complété à l'aide de l'ouvrage de l'Abbé Marius Ganay : La poétique histoire de Mazargues Editions Pages Nouvelles, 1986

Il n'y a aucun vestige permettant de dire si Mazargues existait durant l'antiquité quand Massilia était déjà une grande cité. L'ethymologie de son nom a fait l'objet de plusieurs hypothèses :

  • Marii ager : Champ de Marius

  • Mas argos : Métairie neuve

  • Mas aggeris : Mas du chemin (la préférée de l'abbé Ganay)

Les actes les plus anciens, concernant Mazargues, proviennent de l'abbaye de Saint-Victor et datent de 1096 et 1113. Dans le premier, il est question d'une "Vallis de Marsanges" (vallée de Marsanges) et dans le second du "Loco qui dicitur Marzaneges" (lieu dit Marzaneges). A cette époque Mazargues n'était pas encore une agglomération, tout au plus une terre dans le territoire de "Saint-Genes" (Saint-Giniez).

Dans le début du XIVème siècle, son nom évolue en Massaneges, Massanègues puis Massargues, alors qu'elle devient un embryon de seigneurie. En 1304, on parle d'une tour de Mazargues propriété de Raymond de Soliers. Cette seigneurie devient ensuite celle des de Boniface avant de passer vers 1500 aux de Pontevès ( mariage de Durand de Pontevés avec Marguerite de Boniface) puis aux d'Ornano (mariage  Alphonse d'Ornano avec Marguerite de Boniface, veuve Pontevés). Par mariage, elle devient la propriété des de Grignan dont François Adhémar de Monteil de Grignan qui épousa Françoise Marguerite de Sévigné (fille de Mme de Sévigné avec laquelle elle entretint une correspondance devenue fleuron de notre littérature). Le comte de Grignan vit mourir son fils et sa femme à moins d'un an d'intervalle (1704-1705) dans leur propriété de Mazargues.  Lui même décéda à Saint Pons (13) le 30 Décembre 1714 et fut inhumé à Mazargues le 1er Janvier 1715 (voir l'acte). La seigneurie de Mazargues fut vendue ensuite en 1729 par Pauline de Grignan (épouse de Louis de Simiane) à Nicolas de Gantel Guitton, secrétaire du roi, elle resta dans cette famille jusqu'à la révolution.

Madame de Grignan, le 5 février 1703, décrit ainsi Mazargues à Madame de Coulanges : "On n'y voit que des personnes qui meurent à cent ans; on ne connait point les maladies; le bon air et les bonnes eaux y font régner non seulement la santé, mais la beauté. Dans le canton vous ne voyez que de jolis visages, que des hommes bien faits, et les vieux comme les jeunes ont les plus belles dents du monde. S'il y a un peuple qui arrive à l'idée du peuple heureux représenté dans "Télémaque", c'est celui de Mazargues"

Le château de Mazargues qui fut incendié pendant la période révolutionnaire se trouvait, selon Alfred Saurel, à l'angle du chemin du Lancier et du chemin de Mazargues (aujourd'hui l'avenue de Mazargues ?)

Carte de Cassini de Mazargues

Mazargues et ses environs à l'époque des cartes de Cassini (18ème Siècle)

Sur le site de Gencom vous pouvez naviguer sur ces cartes anciennes et retrouver les villages et hameaux de vos ancètres.

Quelques événements repères :

De 1387 à 1389 une épidémie de peste ravage Marseille qui perd le tiers de sa population. ce serait à cette occasion que le terroir de Mazargues aurait commencé son développement sous la protection de Saint-Roch selon la croyance populaire.

En 1538, le Seigneur Jean de Boniface donne quelques terres à nouveau bail à dix-huit particuliers.

En 1580, le seigneur Durand de Pontevès ayant interdit le droit de chasse, les marseillais conduits par Philippe altoviti, alors consul, détruisent la muraille et la tour de sa propriété de Mazargues mais doivent les reconstruire par jugement du parlement.

En 1622, Louis XIII ayant autorisé les prud'hommes pêcheurs de Marseille à réaliser une madrague dans l'anse de Morgiou, ceux ci y organisèrent lors de la visite du roi, en Novembre, une mémorable pêche au thon. Et Louis XIII armé d'un trident eut le plaisir de sortir plusieurs de ces poissons de leur élément sous les acclamations d'une foule nombreuse.

En 1633, le seigneur de Mazargues est reconnu seigneur direct avec droit de juridiction et un juge fonctionnera en son nom jusqu'à la révolution.

En 1644, Henri-François d'Ornano remet  l'église de Saint-Roch à l'ordre des Carmes qui, un an plus tard, établissent un couvent au même endroit.

En 1789, pour les Etats Généraux les habitants de Mazargues composent un cahier de doléances* et désignent leurs députés.

Durant la période de la révolution, le château seigneurial de Mazargues fut incendié lors d'une émeute.

En 1847 fut construite l'actuelle église dans l'axe de la Grand'Rue.

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Chemin des Fours à Mazargues

Le Chemin des Fours à Mazargues par François Simon (Trouvé sur l'ancien site de Maurice Talazac)